impromptus littéraires - Page 2
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poires et raisins
Sur un crottoir de Carpentrasoù je progresse à petits pasje vois bien que mon ombre jongle- merde ! me suis pété un ongle...Boh... Ma bouche le rognera(pour elle, c'est un lent régal !)Dans cette rue de Caen meurtrieavant que ferme Monoprixun dur vent sibérien m'étrangleje m'en protège un peu, à l'anglede 6 juin et Langannerie(où la vue est phénoménale !)Hier encor, en bon pariacheminant vers quelque Au-Delàje grignotais un pain de seigleen regardant planer un aiglej'ai jugé trop maigre mon bras(pour prétendre égaler sa voile)Ce matin accueille en goujat- et à grand renfort de frimas !mes yeux derrière leurs bésiclescar l'hiver prolonge son cycletandis que j'allonge mon pas(le nez toujours dans les étoiles)Rentré chez moi, fermée la porteje lorgne la nature morteque m'a refilé un vieux pingre(la chine, c'est son violon d'Ingres)C'est au printemps qu'elle m'exhorte(moins que Kiki tombant le voile) -
Agapes... Et ?
A moi ! Duos de chair, collines...
Tendres, sous mes fermes rapines !
Fendus d'estourbissants clivages
promis à de fièvreux ravagesGagnez d'artistiques sommets
brutaux accords de nos fumets
dont le concert appétissant
transcende les contentementsA moi ! Sublimes chorégies
où se fondent les arguties
au profit d'orgues plus amènes
irréfutables de sans-gènePleuvez ! Pleuvez, fleuves sans nom
vos crèmes, liquoreux chinons
et autres vaporeux trésors
élixirs... Oh ! Joyeux essors !Eh ! C'est bien le jour ! C'est la fête !
Où s'empiffrer jusqu'à plus tête
en profondeurs évanescentes
et en dévorations charmantesS'il est né - comme on dit, ce jour
(le corps du Paternel Amour)
c'est pas pour atténuer ici
notre feu d'aimer à l'envi !tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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feutre mou (Orne mental)
Feutre, ce livre clos
tient sur ma tête bée
En réchappe des mots
la dernière fournée
Un étang s'apaisant
filmé au plain de l'eau
Trouve le coin charmant
à cette page
Rognure de pain blanc
relevant de l'ego
Et l'heur, et l'âge
M'être, dans cet instant
plus chargé qu'un graphème
Offre à mon jugement
aux réactions sans schèmes
Un fol écho :
« Viens jeter, bête à cornes !
ton livre aux plis de l'eau sale de l'Orne »
tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#266 -
hugoliens
La Lune accroche sa paupière
au clocher miteux de Saint-PierreComment suis-je arrivé ici ?
Tu le sais ? Je m’disais, aussi…Fouillant mon ventre à la truelle
j’allais de venelle en ruelleJe fais halte sur un gazon
fier de sa bourgeoise maisonMes parois seraient mieux chauffées
si je tirais quelques boufféesPas de cigarette ! Merci
mais de cette âme que voiciÀ son poitrail de rouge-gorge
inscrit, le rêve qui me forgeJe m’embarque sur son Steamer
pris du besoin de voir la mertiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#251
(voir les autres propositions d'écrits, selon les rimes du poème "Fenêtres ouvertes", de Victor Hugo) -
Onzième nuit
C'est bientôt la douzième nuit, ma chère alarmeChoisis-le avec soin l'œil qui va se fermerPar l'autre, grand ouvert, un monde va passerDéjà, le Lent Demain vient déposer les armesSur ses genoux de vieille est tombée, rousse, l'heureSes cheveux colorés pissent dans les nuagesLa ville ramassée dégrafe ses corsagesDans un demi-sommeil, tremblent d'anciens bonheurs...« D'où m'es-tu revenu, catastrophique amour ? »« Comme on t'a bien coiffée, ma sublime grand-mère ! »« Oui, c'est après ton sein que j'ai couru, Mystère... »« Ma fille à quatre mains vient chanter dans ma cour »Les bruits de cette nuit se rhabillent d'orangeUne idée après l'autre, un règne d'oubli croîtTout se résume enfin à ma dernière foiAu premier coup sonné, j'entends pleurer mes angesEt ça vibre là-haut, dans le ciel incertain !(je n'en crois pas un mot, mais c'est bon de le dire)Ah, ça y est ! J'ai brisé la forme et son empireautant y retourner, c'est toujours du bon pain...« Encore une chanson, s'il-te-plaît, ma mémoire... »« Bon, le numéro neuf... Va pour la nostalgie... »« De toutes, je suis veuf ! et voilà l'ironie... »« J'aime tant ces fantômes, leur faconde, leur gloire... »Là, au septième coup, je ne fais plus le fierAvec cet œil fermé, j'ai l'air d'être imbécile !Je me sens égaré, en volontaire exilLe monde me pénètre, et c'est pas mince affaire !Une pèche écrasée me ravive la boucheUne vaste nuée prépare son vacarmeUne mort annoncée n'arrache aucune larmeUn malingre poucet regrette un peu sa couche« Bonsoir, tristes mortels aux sourires béats ! »« Allez ! Vous revoilà, musique et tes visages... »« Quoi... ?! Je les ai signés mes plus-vibrants-z'hommages ! »« Ah, non ! Foin des missels au maussade nougat… »Purée sans champignons, la nuit avance viteLe doute qui s'invite a le goût de ta chair- toi, qui m'auras tué plus qu'une fois hier...Je garde un œil fermé sur ta larme hypocritePar l'autre, un monde passe et me vide les sangsLa nuit se rafraîchit, même si loin du fleuveQuelques belles z'amours s'illusionnent de preuvesLeur vie, de guerre lasse, isole, incidemment« Bon, c'est bien beau tout ça, mais on touche à l'ultime... »« L'aube ne viendra pas, je l'ai décommandée... »« Que s'arrête mon pas, mais perdurent mes fées ! »« Plus rien à condamner, revenons à l'infime »Mais l'aurore déjà lève son hypothèqueLe rêve doit finirtiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKécrit le 24 août 2014, date anniversaire pour tous ceux qui lui furent chers et l'ont aimée.